Une histoire populaire des États Unis

Auteur : Edward Zinn

Commentaires de Blackstone

Rédigés par le jurisconsulte britannique William Blackstone, puis publiés entre 1765 et 1769 en Angleterre ils stipulent que « le respect de la loi pour la propriété privée est si grand qu’elle n’en supportera pas la moindre violation et ce, même dans l’intérêt de l’ensemble de la communauté. »

Si quelques personnes détenaient d’immenses fortunes et bénéficiaient page 115 en bas

Page 117 2ieme # accorder juste ce qu’il faut de droits et liberté

Page 119 2ieme# riches ou pauvres, mais toujours plus aisés que le simple ouvrier, ils apportent leurs voix aux conservateurs.

3ieme# cette base fait un rempart efficace contre les indiens, noirs et blancs pauvres.

Bas de page extrême fragilité de la liberté lorsqu’elle repose sur le gouvernement des riches et des puissants.

Page 120 2ieme et 3ieme# liberté d’expression limitée aux opinions mensongères, scandaleuse ou malveillantes contre le gouvernement, le congrès, le président dans l’intention de les diffamer, de ternir leur réputation ou d’exciter contre eux la vindicte populaire.

Page 125 2ieme# la résistance des servantes sous contrat ne pouvait être que passive. Elle était interprétée par leurs maîtres comme paresse. Stupidité, mauvaise volonté.

132 3ieme# délicatesse de cœur, finesse de sentiment, raffinement du goût sont quasi synonymes de faiblesse… l’ambition louable de s’imposer en tant qu’être humain.

140 2ieme# l’éducation des femmes est dirigée de manière à satisfaire les hommes et mettre en avant les charmes de la jeunesse et de la beauté.

146-1er# les droits de la femme

P 203 1er# les revoltes ne regardaient pas l’émancipation des esclaves, car, même si vos lèvres distillaient du nectar…. pensez-vous que vous nous persuaderiez d’abandonner mille millions de dollars sur la valeur de nos esclaves et mille autres millions sur celle de nos terres ?

P.202 2ieme# les révoltes d’esclaves aux us n’étaient ni aussi fréquentes ni aussi importantes que dans les caraïbes.

P.201 3ieme # Entre 1840 et 1842, la moitié des 200 esclaves de la plantation barrow en Louisiane ont été fouetés 1 fois, 60 ont été fouetés 2 fois.

P.204 3ieme# certains noirs étaient si décidés à ne laisser aucun blanc les foueter,… qu’il faut les abattre sur le champ.

4ieme# l’esclave avait tendance à ne travailler qu’en fonction du plaisir qu’il pouvait en retirer….. aussi l’accusait-on de paresse…

P.205 1# payer les blancs pauvres pour surveiller le travail des noirs et en faire l’objet 1er de la haine des esclaves.

P211 dernier# Frédérick Douglas 4 juillet. En terme de barbarie et d’hypocrisie, l’Amérique est dan rivale.

P213 2# militer pour la liberté tout en condamnant l’activiste, c’est semer sans laboureur la terre….

P243#3 l’organisation nationale du travail des pays avancés, à la fois calmés et trompés par un droit de vote dont l’efficacité était sévèrement mise en cause par la dictature du grand capital, était minée par les hauts salaires et les postes politiques réunis pour exploiter la main d’œuvre…..

P258 dernier# Maryland…. brisa les fenêtres des administrateurs…

P 260 1er# après avoir admis avocats et politicien véreux, le mouvement des travailleurs fut perverti et pris dans une spirale dont il ne put jamais sortir.

Dernier ,# guerre des farines

P273 1er# les travailleurs irlandais, pauvres et méprises par les natifs américains n’éprouvait pas de sympathie pour les noirs dont ils subissaient la concurrence dans les emplois de débardeurs, barbiers, serveurs et domestiques. Expulsés de leur travail, ceux-ci serviront de briseur de grève.

P267 1er# les droit britannique perdait tout caractère sacré lorsqu’il se mettait en travers de la route des milieux d’affaires.

3ieme# un individu et une compagnie avaient également capacité de discuter les termes d’un contrat.un travailleur blessé ne pouvait obtenir de compensation car en signant son contrat, il en acceptait les risques.

Dernier# usine pemberton pas d’intention criminelle.

P284 dernier # en 1877 dépression

P285 1# salaires, profits, morts

P291 denier# En 1877, après que les Noirs réalisaient qu’ils n’étaient pas en mesure d’imposer l’égalité promise par la guerre de Sécession, les travailleurs comprirent qu’ils n’étaient ni assez solidaires ni assez puissants pour battre la coalition des forces du capital privé et du gouvernement.

Les barons voleurs – les rebelles

Dès 1877, on pouvait voir se dessiner certaines tendances qui allaient se confirmer : les Noirs seraient contenus, les grèves chez les travailleurs blancs combattues et les élites politico-industrielles du Nord et du Sud prendraient fermement les commandes du pays pour gérer la plus importante période économique de toute l’histoire de l’humanité. Tout cela se réalisa aux dépens de mains-d’œuvre noire, blanche, chinoise, européenne et féminine distribuées selon la couleur, le sexe, la nationalité et la classe sociale.

En 1900, on comptait déjà 300 000 km de voies ferrées, le téléphone, la machine à écrire et la machine à calculer accélérèrent considérablement le rythme des affaires, on cultiva 0,4 ha de blé en 3h19 au lieu de 61h précédemment, la production industrielle de glace permit le transport de produits alimentaires sur de longues distances facilita l’essor de l’industrie alimentaire. Grâce au charbon, la production d’acier atteint 25 millions de tonnes en 1910, du cuivre à 500 000 tonnes.

Pour en arriver là, il fallut tout le génie des inventeurs de nouvelles machines et de nouveaux procédés, toute l’intelligence des organisateurs et des administrateurs de nouvelles industries, un pays riche en terre et en minerais et une gigantesque réserve de main-d’oeuvre humaine pour accomplir le travail dangereux, insalubre et exténuant. Des immigrants arrivèrent donc d’Europe et de Chine. Les fermiers qui ne pouvaient acheter les nouvelles machines ou s’acquitter des coûts de transport imposées par les compagnies ferroviaires durent quitter leurs terres.

En 1914 4 millions de personnes vivaient à New York, 2 millions à Chicago et 1,5 million à Philadelphie.

P295 1# Si certains milliardaires avaient d’abord connu la misère, de n’était pas le cas de la plupart d’entre eux. Une étude de 1870 montre que 90% des 300 dirigeants de l’industrie textile, ds chemins de fer et de l’aiérie étaient issus de la petite et grande bourgeoisies. Les traditionnels contes de fées sur la transformation du loqueteux en riche étaient peut être vrai pour une pognée d’individus, mais il s’agissait avant tout d’un mythe bien utile pour apaiser l’ensemble de la population.

2# éditons, De nombreuses fortunes furent édifiées légalement avec la collaboration active et grassement payée ds gouvernants et des tribunaux. Thomas Edison promit 1 000 dollars en échange d’une législation qui favoriserait ses intérêts. Daniel Drew et Jay Gould de la compagnie ferroviaire Érié Railroad versèrent 1 million de dollars de dessous de table pour obtenir du parlement de l’État de New York l’autorisation officielle d’émettre pour 8 millions de dollars d’actions bidons.

La 1ère ligne de chemin de fer transcontinentale fut construite dans le sanf et la sueur par la politique du vol en réunissant la Union Pacific et la Central Pacific.

3# Partant de la côte ouest, la Central Pacific arrosa Washington de plus de 200 000 dollars de pots de vin pour obtenir gracieusement 3,6 millions d’hectares de terres et des subventions diverses. La compagnie vers 79 millions de dollars à une filiale pour réaliser la construction de lignes qui ne coûtèrent que 36 millions de dollars. 3 000 Irlandais et 10 000 chinois y travaillaient pour un salaire de 1 à 2 dollars par jour.

4# L’Union Pacific qui partait de l’est s’était vue accorder 4,8 millions d’hectares de terres et 27 millions de dollars d’aides gouvernementales. Elle fonda Crédit Mobilier auquel elle versa 94 millions de dollars pour la construction de la ligne qui ne coûta que 44 millions. Des actions étaient vendues à des prix défiant toute concurrence à certains membres du Congrès afin d’empêcher toute enquête approfondie.

P296 4# Oakes Aimes, directeur du Crédit Mobilier déclarait qu’il était normal que les gens veillent à la bonne marche de leurs affaires. La Union Pacific employa 20 000 personnes, vétérans de la guerre de Sécession ou Irlandais qui posaient jusqu’à 8 km de voie par jour et mouraient par centaines à cause des conditions climatiques extrêmes et des combats contre les Indiens qui s’opposaient à l’invasion de leur territoire.

Les compagnies empruntèrent les itinéraires les plus longs et les plus compliqués dans le but d’obtenir des financement de la part des villes qu’elles traversaient. La jonction eut lieu en Utah au milieu des flonflons et des beaux discours.

La fraude fut généralisée dans les chemins de fer entraîna un contrôle acccru des banques sur le financement des compagnies. Les compagnies fusionnèrent. 4 étaient contrôlées par JP Morgan, les deux autres par les banquiers Kuhn, Leb & Co.

Pendant la guerre de Sécession, JP Morgan avait acheté 5 000 fusils à 3,5$ pièce à un arsenal militaire qu’il revendit à un général 22$ chaque. Défectueux, ils auraient arraché le pouce de tout soldat qui s’en serait servi. Le Congrès fut consulté, mais un juge fédéral objecta que cet échange commercial s’appuyait sur un contrat juridiquement valide.

Morgan, Rockefeller, Goud, Andrew Carnegie,…. Échappèrent au service pendant la guerre de Sécession en se payant un substitut pour 300 dollars. L’un d’eux écrivit : « un homme peut être patriote sans pour autant risquer sa vie ou sa santé. De nombreuses autres vies ont bien moins de valeur. »

Le gouvernement préféra payer 5 millions de dollars de commission à la banque Drexel Morgan & Co plutôt que d’émettre lui-même 260 millions de dollars de bons du gouvernement.

Dernier # Le 2 janvier 1889 les 3 compagnies bancaires Drexel, Morgan & Co, Brown Brothers & Co et Kidder, Peabody & Co invitèrent, par une « circulaire privée et confidentielle les magnats des chemins de fer à se réunir chez Morgan pour y constituer une entente qui éliminerait la compétition entre certaines compagnies et unirait leurs intérêts en un accord au terme duquel le peuple américain serait encore plus saigné à blanc qu’à l’ordinaire. »

P297 1# En 1889, les archives de la commission du commerce entre État ,dressèrent la liste de 22000 cheminots tués ou blessés.

P298 1# John D Rockefeller débuta comptable, devint négociant et comprit que le contrôle du pétrole lui donnerait le contrôle de l’industrie toute entière. Il acheta une 1ère raffinerie en 1862, créa la Standard Oil en 1870, négocia le prix du transport avec les compagnies ferroviaires, se débarrassa de la concurrence. La standard Oil contrôlait de nombreuses autres firmes avec un capital de 110 millions de dollars et 45 millions de bénéfice. La fortune de Rockefeller était évaluée à 220 millions de dollars. Il s’introduisit dans les industries du fer, du cuivre, du charbon, des transports et de la finance. Les profits atteignirent 81 millions de dollars par an et sa fortune s’éleva à 2 milliards de dollars.

P299 dernier# Les tarifs douaniers extrêmement élevés, votés par le Congrès, permirent à Carnegie qui produisait 10 000 tonnes d’acier par mois. Le bénéfice passa de 1,5 à 40 millions de dollars annuel. En maintenant le prix de l’acier à un taux élevé, l’absence de concurrence lui permit de vendre des actions de US Steel Co pour 1,3 milliards de dollars, à 400 millions de dollars au-dessus de sa valeur et se distribuer 150 millions pour l’organisation de l’opération. 200 000 personnes travaillaient pour lui 12 heures par jour pour des salaires leur permettant à peine de nourrir leurs familles.

Dans tous les secteurs industriels, des hommes d’affaires astucieux et efficaces bâtissaient des empires, se débarrassaient de la concurrence, maintenaient des prix élevés et des salaires bas et profitaient du soutien financier du gouvernement. Elles furent les premières bénéficiaires de « l’État Providence. »

Les banques possédaient des intérêts dans de si nombreux trusts qu’elles purent mettre sur pied un réseau complexe de grands dirigeants d’entreprise qui étaient tous également membre du directoire des autres grandes entreprises. JP Morgan siégeait dans 48 conseils, Rockefeller dans 37.

3# Le rôle de l’État se limitait à régler les conflits qui agitaient la classe la plus aisée, à réprimer l’esprit de révolte chez les plus défavorisés et à adopter un e politique susceptible de garantir la plus grande stabilité du système. Dès 1877, il apparut qu’aucun grand bouleversement n’était à craindre que le vainqueur des élections soit démocrate ou républicain. Pendant la campagne électorale, les vraies questions n’avaient pas été abordées. Élu, le démocrate Cleveland nomma en 1884 un conseiller, avocat d’affaires et millionnaire, lié à Standard Oil par mariage qui décida de créer une « marine indestructible ». Il acheta l’acier de Carnegie à un prix artificiellement élevé. Pour faire face à la crise de panique sociale de 1893, il envoya l’armée pour réprimer un rassemblement de chômeurs qui s’étaient rendus à Washington et, en 1894, briser la grève des chemins de fer.

En 1895, la Cour décrétait qu’un monopole dans les raffineries de sucre s’exerçait dans le domaine de la production et qu’en conséquence, le Congrès ne pouvait pas invoquer la loi anti-trust portant sur les activités de commerce. Elle déclarait en revanche, qu’elle pouvait être invoquée pour réprimer les grèves de chemins de fer de 1894 puisqu’il s’agissait là d’une entrave au commerce touchant plusieurs États en même temps. Plus tard, le Congrès s’opposait au démantèlement de la Standard Oil et de la Tobacco au prétexte que la loi anti-trust ne s’appliquait qu’aux alliances déraisonnables. Plus tard, l’Association du barreau américain, mise en place pour défendre les intérêts des plus riches, déclara que, « si les trusts sont des armes de protection de la propriété contre le courant communiste, alors il faut l’encourager. » Ils ajoutaient, « le monopole est souvent une nécessité et un atout. »

Les juges de la Cour Suprême n’était pas seulement des interprètes de la Constitution, il s’agissait également d’individus issus ‘un milieu précis avec des intérêts spécifiques. »Il est vain de lutter contre des juges qui ont représenté pendant quarante ans les intérêts des compagnies ferroviaires et de toutes formes de coalitions capitalistes. »

« C’est une loi constante que la richesse de l’ensemble de la communauté soit entre les mains du petit nombre…. La grande majorité des hommes sont incapables de supporter ce sacrifice permanent qui, seul permet d’accumuler les richesses….. Ainsi, il a toujours été et il sera toujours vrai, à moins que la nature humaine ne soit profondément remodelée, que la richesse de la nation reste dans les mains de quelques élus tandis que la masse des autres subvient à ses besoins par son labeur quotidien. »

P304 1,2 et 3#Les Commentaires de Blackstone publiés entre 1765 et 1769 en Angleterre stipule que « le respect de la loi pour la propriété privée est si grand qu’elle n’en supportera pas la moindre violation et ce, même dans l’intérêt de l’ensemble de la communauté. »

Dans les années 1890, le maintien de l’ordre exige plus que la force brutale. Il nécessite qu’une population dangereusement concentrée das les villes et les usines et à qui la vie offre de nombreux motifs de révolte accepte cela comme une nécessité. C’est pourquoi l’école, l’Église et la littérature populaire présentaient la richesse comme un signe de supériorité et la pauvreté comme la sanction de l’échec individuel. Le pauvre ne pouvait espérer s’en sortir par le haut qu’en pénétrant dans le club restreint des riches par un effort extraordinaire.

Dans les années qui suivirent la guerre de Sécession, Russel Conwell, diplômé de l’université de droit de Yale, pasteur, membre de Temple University et auteur de livres à succès, s’adressa à plusieurs millions de personnes dans ses conférences dont voici un extrait. « J’affirme que vous devriez être riches et qu’il est même de votre devoir de le devenir…. Les hommes riches sont sans doute les individus les plus honnêtes de la communauté. Je n’hésite pas à le dire clairement, 98 % des hommes riches en Amérique sont des gens honnêtes. Et c’est pour cela qu’ils sont riches. C’est pourquoi il reçoive l’argent en récompense. C’est également pour cela qu’ils dirigent de grandes entreprises et trouvent un grand nombre de gens qui acceptent de travailler avec eux. C’est parce qu’ils sont honnêtes…. Je compatis avec les pauvres, qui sont pourtant bien rares à mériter cette compassion. En effet,compatir avec que Dieu a puni pour ses péchés, c’est mal agir…. N’oublions jamais qu’il n’est pas un seul pauvre en Amérique que sa propre incompétence n’ai pas maintenu dans la pauvreté. »

Rockefeller participa au financement de collèges, en particulier la fondation de l’université de Chicago. Hutington de Central Pacific subventionna 2 universités pour les noirs : Hampton Institute et Tuskegee Institute. Carnegie subventionna plusieurs collèges et des bibliothèques. John Hopkins University fut créé par un négociant millionnaire. Plusieurs millionnaires donnèrent leurs noms à des universités. Ils passèrent pour des philanthropes.

Mais ces établissements scolaires ne formaient pas à l’esprit critique. Ils formaient les serviteurs types du système américain, les enseignants, les médecins, les juristes, les administrateurs, les ingénieurs, les techniciens, les politiciens, tous ceux qui seraient un jour rémunérés pour veiller au maintien du système, pour en être les loyaux défenseurs contre les troublions.

Dès 1859, les propriétaires des manufactures de Lowell souhaitaient avoir des ouvriers instruits. Un souhait que le secrétaire à l’Éducation du Masschusets expliquait ainsi. « Lorsque les salariés sont relativement instruits et que les patrons sont disposés à agir avec eux avec justice, les conflits et les grèves n’ont pas lieu d’éclater et les masses ne peuvent être ni subjuguées par les démagogues ni obnubilées par des considérations aussi mesquines que déloyales.

L’enseignement public permit à toute une génération de travailleurs qualifiés ou peu qualifiés, destinés à constituer la main d’œuvre instruite du nouvel âge industriel d’acquérir l’écriture, la lecture et l’arithmétique. Il était primordial que ces individus intériorisent l’obéissance envers l’autorité. Au XX siècle, William Bagley affirmera que lorsqu’on « étudie correctement la science de l’éducation, on peut observer à travers la routine mécanique de la classe les forces éducatives qui transforment l’enfant, du petit être sauvage qu’il était en une créature respectueuse de la loi et de l’ordre, prête à mener sa vie au sein d’une société civilisée. » C’est à partir de la seconde moitié du XIX siècle que l’enseignement secondaire se mit clairement au servie du système industriel et que la discipline historique devint une matière spécifiquement destinée à forger le patriotisme du citoyen. Un serment de fidélité, des diplômes et la citoyenneté américaine étaient exigées pour s’assurer du comportement politique et éducatif des enseignants. C’est à ce moment là encore que les administrateurs des établissements scolaires, et non les enseignants, se virent confier un droit de regard sur les manuels scolaires utilisés. Certains manuels furent interdits par le parlement de l’Idaho et du Montana car ils diffusaient certaines doctrines politiques et le Terrritoire du Dakota décréta que ls bibliothèques scolaires ne pourraient pas détenir de « livres ou fasciules politiquement marqués. »

Pourtant, après les conflits paysans qui avaient éclaté sporadiquement des années 1830 aux années 1870, puis les grands mouvements ouvriers et paysans des années 1880-1890, il semble que, malgré les efforts incessants du gouvernement, des milieux d’affaires, de la religion et de l’école pour contrôler l’opinion publique, des millions d’Américains aient été réceptifs aux critiques sévères adressées au système en place.

Dans les années 1880-1890, après les Irlandais et les Allemands, les immigrants Italiens, Russes, Juifs, Grecs, importés en masse par des intermédiaires, arrivèrent massivement de l’Europe du Sud et de l’Est, passant tous par le chemin de croix de la pauvreté. Ils étaient manœuvres, peintres en bâtiment, tailleurs de pierre, terrassiers. Cette variété des groupes ethniques contribua à fragmenter la classe ouvrière. Les Bohémiens voulaient qu’on enseigne leur langue à l’école tout comme c’était le cas des Allemands. Refusant que les Juifs s’installent dans leur quartier, les Irlandais dont les partis convoitaient les voix se virent offrir des emplois notamment dans la police. Ils eurent un journée de salaire d’amende pour matraquage arbitraire et excessif au cours de l’enterrement d’un rabbin, sans pour autant quitter la police. En 1880, les Chinois importés par les compagnies ferroviaires pour faire les travaux les plus ingrats pour un salaire de misère représentaient 10 % de la population californienne. Ils furent l’objet de violences continuelles.

Les conditions de vie poussaient parfois les immigrants à la révolte. Les enfants, abandonnés par leurs parents sans ressources ou simplement enlevés, étaient maintenus dans une sorte d’esclavage sous la surveillance d’un parrain. Des hordes d’enfants erraient ainsi dans les rues de New York et Philadelphie.

On vit arriver 5,5 millions de migrants en 1880, 4 millions en 1890 créant un excédent de main d’œuvre qui permit de maintenir les salaires à un bas niveau. Ils étaient utilisés comme briseurs de grève. Bien souvent leurs enfants, au nombre de 1 million travaillaient aussi. Les femmes étaient domestiques, prostituées, femmes au foyer, ouvrières ou rebelles.

P311 2# Voici le manifeste du congrès anarchiste qui s’est tenu à Pitsburgh en 1883. « Toutes les lois sont dirigées contre les travailleurs…. Même l’école ne sert qu’à cultiver chez les jeunes rejetons des riches les capacités nécessaires au maintien de leur domination de classe. Les enfants des pauvres reçoivent à peine un enseignement élémentaire et formel, principalement destiné à promouvoir les préjugés, l’arrogance et la servilité, bref, la plus complète insensibilité. L’Église cherche avant tout à transformer les individus en parfaits imbéciles et à les détourner de la quête du paradis sur terre en échange d’une imaginaire félicité céleste. De son côté, la presse capitaliste entretient la confusion des esprits en ce qui concerne la vie politique…. Les travailleurs ne doivent donc attendre aucune aide des agents capitaliste dans leur lutte contre le système en place. Ils doivent se libérer par leurs propres moyens. Jamais, dans le passé, aucune classe privilégiée n’a abdiqué volontairement sa tyrannie. Il ne faut dont pas espérer que les capitalistes contemporains abandonneront leurs privilèges sans y être contraints. »

Ce manifeste exigeait également « des droits pour tous sans distinctions de sexe ou de race » et citait le Manifeste du parti communiste : « Travailleurs de tous pays, unissez-vous. Vous n’avez rien à perdre excepté vos chaînes et vous avez un monde à saisir. »

Au début du printemps 1886, les mouvements en faveur de la journée de 8 heures prirent de l’ampleur et malgré l’opposition des président des représentants des travailleurs, 350 000 travailleurs de 11 562 entreprises se mirent en grève. Un « comité de citoyens » composé d’hommes d’affaires se réunit pour tenter d’élaborer une stratégie de défense de leurs intérêts, la milice d’e l’État avait été dépêchée sur place, la police était prête, le 1er mai le « Mail de Chicago » exigeait que les responsables anarchistes soient tenus à l’œil pour être tenus pour responsables des troubles qui pourraient éclater.

P314 3# Le 4 mai 1886, 3000 personnes se rassemblent au Haymarket Square de Chicago. Puis, comme l’orage menaçait, la foule commença à se disperser lorsqu’une bombe explosa au milieu des policiers faisant 66 blessés dont 7 allaient décéder. La police répliqua en tirant sur la foule faisant plusieurs morts et 200 blessés. le journal de Chicago que la justice fut prompte à juger les anarchistes. Les preuves contre ces 8 anarchistes résidaient uniquement dans leurs opinions et leurs écrits et aucun d’eux n’était présent sur place ce soir-là à l’exception d’un d’entre eux qui se trouvait à la tribune au moment de l’explosion, mais la loi de l’Illinois déclarait en effet que toute personne appelant à commettre un meurtre était lui-même coupable de ce meurtre. Tous furent condamnés à mort, leur appel fut rejeté, la Cour suprême déclarant que ce cas ne relevait pas de sa juridiction. Ces exécutions soulevèrent l’indignation dans tout le pays et au-delà. Quelques indices permettent de supposer que le lanceur de bombe était en fait un agent provocateur de la police, mais aujourd’hui on ne sait toujours pas avec certitude. Après ces événements, les conflits de classes se poursuivirent. Face aux grèves, fermetures d’usines, listes noires, on fit appel aux briseurs de grève, à la police pour briser les grèves par la force et aux tribunaux pour les réprimer par la loi. De 1881 à 1885 on compte 500 grèves par an. En 1886, il y eut 1400 grèves et 500 000 travailleurs mobilisés. Des révoltes éclatèrent aussi chez les Noirs du Sud que les forces militaire, politique et économique des États maintenaient dans la docilité du travail.

P321 3# 1893 fut l’année de la plus importante crise économique de l’histoire du pays. Après plusieurs décennies de croissance industrielle sauvage, de manipulations financière, de spéculation et de profits non contrôlés, tous s’effondra.642 banques firent faillite, 16 000 entreprises fermèrent leurs portes et 3 millions des 15 millions de travailleurs se retrouvèrent au chômage. Des manifestations gigantesques obligèrent les municipalités à organiser des soupes populaires et offrir des emplois publics. Les 200 000 chômeurs de Chicago occupaient le sol et les escaliers de l’hôtel de ville et des postes de police pour dormir. La crise dura plusieurs années et entraîna une déferlante de grèves.

Selon le commissaire du Travail, en 1890, les salaires annuels étaient de 957$ pour les mécaniciens, 575$ pour les conducteurs, 212$ pour les chefs de train et 124$ pour les simples cheminots. Chaque année, les accidents du travail faisaient plus de 2000 morts et 30 000 blessés chez les cheminots que les compagnie ferroviaire qualifiaient de « volonté divine » ou de « négligence. » Selon le Locomotive Fireman’s magazine, « Le fait est que les dirigeants des chemins de fer réduisent le personnel et exigent de leurs employés qu’ils fassent le double de travail, ce qui implique un manque de repos et de sommeil…. Les accidents sont donc imputables à l’avidité de cette corporation. »

En 1893, les ouvriers fusionnèrent au sein d’un nouveau syndicat américain dont les noirs furent exclus. On estima que cette attitude avait pour conséquence l’échec de la grève Pullman, la plus importante des grèves qui démarra en 1894 à Chicago. Les syndicats se plaignaient. « Vous devez savoir que notre grève a pour origine le licenciement de deux membre du comité de revendication… Cinq réductions de salaire… La dernière fut la plus rud avec près de 30 % de diminution alors que les loyers n’ont pas baissé… L’eau que Pullman paie à la ville 8 cents les 4000 litres, il nous la revend 500 % plus che… Le gaz qui est à 75 cents juste à côté de chez nous, Pullman nous le vend 2,25$…. Il possède les maisons, les écoles, les églises… » Cela entraîna le boycott de tous les trains dans tout le pays. L’intégralité des 24 lignes de chemin de fer partant de Chicago cessa rapidement. Les travailleurs sortaient les wagons de marchandises de leurs rails, bloquaient les voies et expulsaient de leurs cabines les mécaniciens qui ne voulaient pas coopérer. Le groupement des propriétaires de compagnies ferroviaires engagea en vain un millier de suppléants. Le ministre de la justice obtint une décision de justice contre le blocage du trafic, rejetée par les grévistes. Le président envoya les troupes fédérales à Chicago, les grévistes mirent le feu à des centaines de wagons. Plus de 5 000 personnes jetèrent des pierres sur la police qui reçut « l’ordre de charger…. Dès lors, on n’utilisa plus que les baïonnettes…. Une dizaine d’hommes qui se trouvaient dans les premiers rangs reçurent des coups de baïonnettes. Armée de pavés, la foule chargea… les soldats se mirent à tirer à l’aveuglette. La police vint ensuite avec ses matraques. Une clôture de barbelés avait été déposée autour des voies. Les émeutiers se trouvèrent pris au piège et furent impitoyablement matraqués. De l’extérieur des barbelés, les jets de pierre contre la police continuèrent sans faiblir… » Ce jour-là, 13 personnes trouvèrent la mort, 33 sérieusement blessés et 700 autres arrêtés. Sur toute la durée de la grève, il y eut une trentaine de morts et il fallut 14 000 soldats, policiers et membres de la milice pour y mettre fin. À la même époque, les revendications des fermiers, au Nord et au Sud, Blancs et Noirs, furent à l’origine du plus grand mouvement de révolte agraire que le pays ait jamais vu.

P338 4# Les populistes, comme nombre de Blancs américains, étaient racistes et anti-immigrés parce qu’ils ne comprenaient pas que la question raciale était aussi importante que les problèmes économiques. Aux élections de 1896, les démocrates furent battu par le candidat qui avait le soutien de la presse et des milieux d’affaires. La moindre trace de populisme dans le parti démocrate parut intolérable aux gros bonnets de la société qui usèrent de tous les moyens pour le faire disparaître.

P340 2# À l’hiver 1890, l’armée américaine attaqua un campement indien dans le Dakota Sud faisant 300 morts, hommes, femmes et enfants. Ce fut le poiont culminant de 4 siècles de violence initiés par Christophe Colomb et destinés à confirmer que ce continent appartient à l’homme blanc. Mais à certains Blancs seulement, tant il était clair que l’État se tenait prêt à écraser les grèves ouvrières par la loi si possible, par la force si nécessaire. Lorsqu’un mouvement de masse relativement menaçant se développait, le système bipartisan était prêt à envoyer une de ses colonnes pour le circonvenir et extirper toute vitalité. Et toujours ce même outil pour noyer le sentiment de classe sous un flot de slogans d’unité nationale : le patriotisme.

L’empire et le peuple

P344 4# « Roosevelt affirma que toutes les races dominantes se sont toujours affrontées aux autres races…. Aucun triomphe obtenu par la paix n’est aussi glorieux qu’un triomphe obtenu par la guerre. » Le philosophe William James dit qu’il « ne tarit pas d’éloges sur la guerre qu’il considère comme un état idéal pour la société humaine par l’énergie virile qu’elle implique, alors qu’il regarde la paix comme une ignominie graisseuse et boursoufflée juste assez bonne pour les impotents pleurnichards qui évoluent dans une lumière blafarde en ignorant tout d’un état de vie supérieur. »

P346 1# L’énorme surproduction agricole des fermiers devait nécessairement rechercher des marchés étrangers si essentiels à la prospérité américaine que la politique expansionniste, même menée par les armes, ne pouvait à terme que les séduire. Mais elle serait encore plus séduisante, si elle pouvait passer pour un acte de générosité, comme venir en aide aux rebelles souhaitant se débarrasser d’une domination étrangère, comme à Cuba en 1898.

P348 3# Quand il devint évident pour les milieu d’affaires qu’il ne serait pas possible d’expulser l’Espagne de Cuba sans se lancer dans la guerre et que l’influence économique et militaire des États Unis ne pouvait être confiée aux insurgés cubains, une intervention à Cuba fut décidée par « humanité, par amour de la liberté et, par-dessus tout, par désir de voir le commerce et l’industrie de tous les pays du monde se développer le plus librement possible dans l’intérêt général du monde. » Et bien que le Congrès, par l’amendement Teller s’était engagé à ne pas annexer Cuba, ils affirmèrent que « l’amendement…. doit être interprété dans un sens quelque peu différent de celui que son rédacteur lui avait attribué. » Selon une enquête, les hommes d’affaires étaient « parfaitement d’accord avec la guerre », tandis que JP Morgan estimait que continuer à discuter avec les Espagnols ne servait plus à rien. Fin mars, le président lançait un ultimatum à l’Espagne exigeant un armistice sans évoquer l’indépendance. C’est pourquoi, un membre de la communauté cubaine de New York interpréta cela comme le signe que les États Unis voulaient prendre la place de l’Espagne et affirma qu’il considérait cette intervention comme une déclaration de guerre contre les révolutionnaires cubains. Lorsque les troupes américaines débarquèrent à Cuba, ils furent accueillis avec joie par les insurgés qui pensaient que l’amendement Teller garantissait l’indépendance de Cuba.

Contrairement aux dires de nombreux livres d’histoire, plusieurs années après, le responsable du bureau du Commerce extérieur écrivait « la guerre hispano-américaine n’était qu’un événement dans une dynamique générale d’expansion qui avait ses racines dans le changement d’environnement de nos capacités industrielles qui dépassaient de loin la capacité de consommation intérieure. Il était indispensable de trouver non seulement des acheteurs étrangers pour nos produits, mais également les moyens de rendre l’accès à ces marchés extérieurs à la fois facile, économique et sûr. » La plupart des syndicats s’opposèrent à la guerre. « S’il y a une guerre, c’est vous qui fournirez les cadavres et les impôts, et les autres récolteront la gloire. Les spéculateurs gagneront de l’argent grâce à vous. Les soldats devront payer plus cher du matériel de mauvaise qualité, des bottes trouées, des vêtements mal foutus et des chaussures en carton-pâte. C’est vous qui paierez l’addition, et la seule satisfaction que vous en tirerez, c’est le privilège de pouvoir haïr votre camarade espagnol, qui , en vérité, est votre frère et est aussi peu responsable des malheurs de Cuba que vous ne l’êtes vous-mêmes. » Plusieurs journaux alertèrent sur le fait que la guerre est « la méthode favorite des dirigeants pour empêcher le peuple de combattre les injustices intérieures. » Pourtant, une fois la guerre déclarée, « la majorité des syndicats succombèrent à la fièvre guerrière. » La guerre entraîna des créations d’emplois et l’augmentation des salaires, mais également une hausse des prix. « Non seulement le coût de la vie augmenta considérablement, mais en l’absence de tout impôt sur les revenus, le coût de la guerre fut supporté par les plus pauvres à travers l’augmentation des taxes sur le sucre, la mélasse, le tabac et autres produits du même type. » Le 1 mai 1898, les autorités interdirent une manifestation du parti socialiste contre la guerre, mais autorisait celle appelant les juifs à la soutenir. Cela a été « une guerre des pauvres payée par les pauvres. Les riches en ont profité, comme toujours. » 5462 officiers et simples soldats sont morts du fait de produits avariés contre 462 sur différents théâtres d’opération. Aucune force rebelle ne fut autorisée à entrer à Santiago et les autorité civiles espagnoles conservèrent les fonctions municipales. Les États Unis n’annexèrent pas Cuba mais avertirent que l’armée américaine ne quitterait pas Cuba tant que l’amendement Platt voté par le Congrès en février 1901 ne serait pas intégré dans la nouvelle Constitution. Cet amendement autorisait les États Unis à « intervenir en faveur de la sauvegarde de l’indépendance cubaine et du maintien d’un gouvernement attaché à la protection de la vie, de la propriété et de la liberté individuelle. » Il offrait également la possibilité d’installer des bases navales et des concessions minières. La Convention cubaine rejeta l’amendement, mais, après plusieurs refus, finirent par l’accepter après 3 mois de fortes pressions et occupation militaire afin de créer leur propre gouvernement.

Le défi socialiste

P392 3# « Les Néo-Zélandaises et les Australiennes votent et participent à l’élaboration des lois. Les conditions de travail y sont-elles meilleures ?….. En fait, chaque pouce de terrain a été gagné par la lutte constante…. et non par le suffrage. Il n’y a aucune de raison de penser que la femme sera jamais soutenue par les urnes. Son développement, sa liberté et son indépendance doivent venir d’elle et advenir par elle.D’abord en s’affirmant en tant que personne, puis en refusant à quiconque tout droit sur son corps. En refusant d’enfanter si tel n’est pas son désir, en refusant d’être mise au service de Dieu, de l’État, de la société, du mari, de la famille. Enfin, vivre une vie plus simple mais plus profonde et plus riche. C’est cela et non le vote qui libérera la femme. »

P400 3# Définition du libéralisme par Weinstein : un moyen de stabiliser le système au profit des milieux d’affaires.

De l’entraide par gros temps

P438 4# En 1931, Henry Ford prétendait que la crise était due au fait qu ele citoyen moyen ne ferait jamais sa journée de travail si on ne l’attrapait pas pour l’obliger à la faire. Il y a plein de travail pour ceux qui veulent travailler. Quelques semaines plus tard, il licenciait 75 000 ouvriers.

P 457 1# En 1939, une fois le pays stabilisé et le New Deal essoufflé, le capitalisme restait intact. Les riches continuaient de contrôler les ressources de la nation, ses lois, ses tribunaux, sa police, ses journaux, ses églises et ses collèges.

Une guerre populaire ?

Les archives montrent que les archives à la Maison Blanche, 2 semaines avant Pearl Harbour, anticipait une guerre et s’interrogeait sur les moyens de la justifier. Un rapport du département d’État sur l’expansion japonaise un an avant Pearl Harbour affirmait « Nos positions stratégiques et politiques globales seraient considérablement affaiblies par la perte des marchés du sud-est asiatique. Elles seraient également affaiblies par toute atteinte irrémédiable à nos capacités d’accès à des ressources comme le caoutchouc, le fer, la jute et autres matières premières vitales des régions asiatiques et pacifiques. »

P 377 1er# Simone Weil, début 1945. « Et sous tous les noms dont il peut se parer, fascisme, démocratie ou dictature du prolétariat, l’ennemi capital reste l’appareil administratif, policier, militaire. Non pas celui d’en face qui est notre ennemi autant que celui de nos frères, mais celui qui se dit notre défenseur et fait de nous ses esclaves. »

P 379 3# Le 13 juillet 1945, les services secrets américains étaient en mesure de relayer le message selon lequel le ministre des Affaires étrangères japonais avertissait son ambassadeur à Moscou « la reddition sans conditions est le seul obstacle à la paix. » Si les Américains avaient accepté que l’empereur, figure sacrée du Japon, reste en place, les Japonnais se seraient empressés d’arrêter la guerre. Or, les Américains n’ont pas saisi cette occasion afin d’obtenir la reddition des Japonnais en lieu et place des Soviétiques auxquels ils avaient consenti d’envahir le Japon le 8 août 1945. D’après le physicien Blackett, le largage de la bombe atomique peut être considéré comme « le 1er acte diplomatique d’importance de la guerre froide à l’encontre des Russes. » Ceci est confirmé par le secrétaire d’État à la marine qui décrit le secrétaire d’État F. Byrnes comme « extrêmement soucieux d’en finir avec les Japonnais avant que les Russes ne s’en mêlent. »

P380 4# Truman avait déclaré « Le monde notera que la 1ère bombe atomique a été lâchée sur Hiroshima, une base militaire. Parce que nous souhaitions, lors de cette 1ère attaque, éviter autant que possible de faire des victimes civiles. » Or un rapport officiel déclare que Hiroshima et Nagasaki avaient été choisis pour leur forte concentration d’activités et de population. Personne n’est en mesure d’expliquer pourquoi le largage de Nagasaki a eu lieu alors que des prisonniers américains étaient détenus non loin. La bombe de Nagasaki était au plutonium alors que celle d’Hiroshima était à l’uranium. Les morts et les irradiés de Nagasaki auraient-ils servi de cobayes à expérience scientifique ?