Léon XIV face à J. D. Vance : l’Église contre l’intégralisme américain
Pour mieux comprendre, un détour historique par les conditions d’implantation du catholicisme en terre américaine peut aider à expliquer cet oxymore : un potentiel Président des États-Unis intégraliste.
L’histoire catholique aux États-Unis a pu s’écrire grâce à la protection apportée par le premier amendement de la Constitution fédérale qui a permis aux catholiques de défendre leurs droits devant les tribunaux quand ils se trouvaient discriminés ou empêchés d’une manière ou d’une autre. Grâce au système libéral, à l’absence de religion établie, à la liberté totale de culte public, à la reconnaissance de la liberté de conviction, la religion catholique avait pu sortir de l’interdit et des catacombes coloniales.
Le catholicisme fut la religion repoussoir du pouvoir politique, des communautés protestantes et de l’opinion publique, de l’Indépendance jusqu’au milieu du XXe siècle. Il s’est constitué dans l’agglomérat d’un ramassis hétérogène de populations déjà américaines mais extérieures à la constitution de la Nation et donc particulièrement déconsidérées — francophones et hispanophones, créoles et métis amérindiens — venues des périphéries dominées du Royaume-Uni — Irlandais, Écossais jacobites — puis de l’extérieur de l’espace anglophone et à donc tout autant méprisées. Leur unité dans la foi catholique se signalait plutôt par leur pauvreté commune et leur étrangeté linguistique ou raciale.
Les Américanistes
En tant que minorité religieuse dépareillée — et le plus souvent alloglotte — les catholiques américains ont été portés et se sont intégrés dans la nouvelle société par la stratégie de leurs évêques.
Ceux-ci décidèrent en conciles locaux de les américaniser, c’est-à-dire de les rendre anglophones en leur inculquant l’amour des institutions républicaines. Les partisans de l’américanisation, majoritairement d’origine irlandaise, furent qualifiés par leurs adversaires d’américanistes. Pour les évêques qui œuvraient à ce schéma, la démocratie, la liberté religieuse et le dynamisme social américain devaient être des alliés naturels de la foi catholique et non des menaces.
Les idées américanistes et leurs soutiens furent dénoncés à Rome en 1895, par ceux des évêques et des laïcs américains qui refusaient l’immersion forcée dans le bain américain car elles les poussait à vouloir « changer l’Église » et à intervenir sur des questions intouchables comme la vie religieuse et les vœux monastiques, l’autorité indiscutable de l’institution ou la nécessité d’adapter le catholicisme au monde moderne… Depuis lors, ces questions et d’autres sont devenues des débats quotidiens chez les catholiques.
Les Séparatistes
Les anti-américanistes, principalement d’origine allemande, ont appliqué et transmis une démarche inverse à l’américanisme : un séparatisme continu censé éviter toute « contagion » avec la modernité américaine.
Ils cherchaient aussi à résister de cette manière à l’anticatholicisme courant de la société américaine, exprimé dans des mouvements « anti-immigrés » ou nativistes qui pesaient sur le jeu politique et voulaient empêcher l’octroi de la nationalité américaine aux nouveaux venus. Leur stratégie que l’on trouvait autant dans l’épiscopat non irlandais que dans les réseaux laïcs consistait à rester à distance des pratiques et des croyances majoritaires. Elle cherchait à défendre les traditions catholiques, tout à la fois rêvés et reconstruites.
Du séparatisme à la contre-culture politique
Les séparatistes catholiques ont réagi à l’ostracisme social de leur religion en exagérant les défauts de la société américaine pour mieux s’en différencier, dans une logique identitaire. Au début du XXe siècle, cette société leur apparaissait déjà comme peu morale, violente, voire irrécupérable. Ils critiquent âprement l’individualisme, la cupidité, l’obsession capitaliste et sont choqués du peu de respect qu’ils perçoivent autour d’eux de l’unité familiale : couples instables, concubinage toléré, divorce autorisé et facile, enfants abandonnés — un phénomène historiquement attestée — personnes âgées sans soutien…
Le mécontentement des séparatistes catholiques à l’égard de l’Amérique s’est perpétué dans le temps comme une contre-culture. Si leurs rancœurs ont pu changer au fil du temps, la connexion entre le moins-disant moral des Américains et le mantra incessant de leur « liberté » a toujours été une constate. Dans l’entre-deux-guerres, les séparatistes adhèrent ouvertement — comme ailleurs dans les milieux catholiques d’Europe et d’Amérique latine — à cette idée que le modèle républicain des États-Unis masquerait en fait une prise du pouvoir par les comploteurs « judéo-maçonniques », destinée à détruire les autorités politiques légitimes, ancrées dans le « sang et la terre » des nations. Ils comprennent la guerre d’Espagne comme le résultat de ce complot, dont l’antienne antisémite est partagée par le régime de Franco tout au long de son régime de fer.
Cette préférence d’avant-guerre pour des formes politiques étrangères, des formes antérieures à leur temps ou présentes dans des pays à majorité catholique, non libéraux ni démocratiques, plutôt que pour leur propre républicanisme, ne disparaît pas après la Seconde guerre mondiale.
L’Espagne franquiste y reste un contre-modèle positif, tout comme la Hongrie est aujourd’hui le modèle « parfait » des intégralistes américains, encensé par un de leurs mentors.
La théorie originaliste
Au début des années 1960, à la faveur du tournant conservateur animé par des intellectuels catholiques, un groupe d’ultras recommence à conspuer l’Amérique pour sa dégénérescence morale, cette fois-ci favorisée par les interprétations de la Cour Suprême qu’ils considèrent comme abusives. Ils donnent naissance à la théorie constitutionnelle dite originaliste, défendue jusqu’à aujourd’hui par les juristes catholiques de la Federalist Society : les interprétations libérales de la cour sont pour eux une usurpation d’autorité, la Constitution n’ayant pas été pensée pour lui donner un tel pouvoir d’orienter l’esprit des lois. Il s’agissait à l’époque d’attaquer l’autorisation judiciaire de la contraception chimique et l’interprétation « à la française » de la Séparation américaine en neutralité.
La veine ultra n’a ainsi jamais pactisé avec les « compromis » des conservateurs. Elle s’est écartée avec indignation des catholiques démocrates alors très majoritaires et dont l’un des représentants politiques a fini par devenir Président des États-Unis.
Elle a préféré une coalition œcuménique radicale avec les évangéliques et les fondamentalistes protestants contre la libération sexuelle, la dépénalisation constitutionnelle de l’avortement, le féminisme et la naissance des droits des homosexuels.
Elle a contribué à la constitution de la droite chrétienne dans les années 1980-1990, à la colonisation chrétienne du conservatisme dans les années 2000 et à la fabrication du national-populisme chrétien dans les années 2010.
Elle se distingue désormais par l’invention de cette nouvelle nébuleuse politique dite post-libérale.
La contamination intégraliste
Les intégralistes américains sont la sous-catégorie la plus remuante de ces nouveaux post-libéraux.
Ils ont des théoriciens académiques — comme Adrian Vermeule —, des théologiens — comme Chad Pecknold et Edmund Waldstein —, des essayistes à succès — comme Rod Dreher ou Sohrab Ahmari —, des sites et des journaux en ligne (Postliberal Order), des think tanks (Heritage Foundation), des bloggeurs et influenceurs — comme Mgr Robert Barron — ou encore des milliardaires de la Tech qui les financent, comme Peter Thiel.
Leur champion est incontestablement le météore politique et médiatique et auteur-éditeur au succès fulgurant devenu vice-président des États-Unis, J. D. Vance.
À la thèse historiciste de Patrick Deneen sur la fin prévisible et nécessaire de l’âge libéral, qui aurait transformé la société américaine en dépotoir moral, les intégralistes ajoutent l’étage supplémentaire du futur régime dont ils se rêvent promoteurs et qui devrait s’imposer aux États-Unis — mais aussi ailleurs, dans les autres régimes démocratiques libéraux. Les intégralistes militent pour le retour à une démocratie « symphonique », où foi et pouvoir marchent de concert.
Avènement d’un régime intégral
Pour les intégralistes américains d’aujourd’hui, un régime politique devrait moins reposer sur la représentativité ou les libertés garanties aux citoyens que sur la reconnaissance par le pouvoir en place qu’il existe des principes au-dessus de lui qui lui sont rappelées par l’autorité religieuse et qu’il gouverne pour le « bien commun », dans une relation formelle et d’appui mutuel entre l’Église et l’État.
La recherche du « bien commun » est l’objectif explicite de l’ordre constitutionnel et le pouvoir exécutif devrait être largement renforcé pour mener à bien sa réalisation.
Concrètement, l’avènement d’un régime intégral signifierait que la démocratie cesse de respecter et de promouvoir les droits et libertés, hors ceux de « droit naturel ».
Les droits et libertés seraient des dévoiements favorisant la licence sexuelle et la perte de repères existentiels. Ils exprimeraient la passion américaine pour la lutte contre les discriminations favoriseraient les délires identitaires et « la tyrannie sociale des LGBTQ », qui auraient imposé leur théorie des genres en persécutant les chrétiens. Les intégralistes entendent commencer par le changement de « régime mental » de l’ordre politique américain. Le maître mot n’est plus la self freedom, mais le bien commun de la Nation, dont la poursuite commence par la réorientation des politiques publiques avec la fin immédiate des politiques inclusives. Le but est de réorienter les consciences dans les espaces où elles sont formées et informées — lieux d’éducation, médias, culture, arts, réseaux sociaux. Finalement c’est la réorientation du système institutionnel lui-même qui est visé, par la mise en place d’une démocratie autoritaire et charismatique, dont le chef doit se définir comme catholique et chrétien.
Les accords d’Abraham, expression d’une alliance religieuse fondamentaliste
(Ce texte a été écrit avant les récents événements dans la région)
Au moment de la signature des accords d’Abraham en 2020, Donald Trump, voulaient relancer une hégémonie déclinante en négociant de nouveaux traités de paix israélo-arabes, consolidant ainsi le front anti-iranien et renforçant leurs liens avec leurs alliés arabes. Et ces alliés (les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc) faisaient miroiter les perspectives d’une normalisation avec Israël pour obtenir de nouveaux accords commerciaux, une assistance militaire et d’autres avantages. Le Maroc mettait en avant la spécificité de son héritage historique (la présence d’une importante minorité juive dans le pays) pour justifier le rapprochement avec Israël, et espérait qu’une main tendue vers Tel-Aviv allègerait les pressions exercées sur lui au sujet du Sahara occidental, avec à la clé une reconnaissance de la souveraineté de Rabat sur ce territoire.
Enfin, pour sa part, Israël améliorait son positionnement international grâce aux accords conclus avec des pays arabes qui partagent également, et ce n’est pas un hasard, son objectif de contenir un Iran doté d’une capacité nucléaire militaire.
D’autres États arabes se positionnaient différemment sur l’échiquier géopolitique. L’Algérie pariait sur le fait que les accords échoueraient, tandis que le Qatar préférait rester au-dessus de la mêlée régionale en cherchant à jouer le rôle de médiateur, comme il l’avait fait en Afghanistan.
La peur commune d’une agression iranienne ne suffit pas plus à expliquer la normalisation israélo-arabe : le récent rapprochement entre Riyad et Téhéran n’a en effet pas diminué la dynamique de normalisation.
La realpolitik pousse aussi certains États arabes à nouer des alliances stratégiques avec Israël pour améliorer leur position économique ou politique.
Un autre facteur, hormis le géopolitique, permet de comprendre les accords d’Abraham : la radicalisation religieuse. Si l’utilisation du nom du prophète Abraham pour désigner ces traités de paix mettait l’accent, au début, sur la tolérance œcuménique entre les religions juive, chrétienne et musulmane, elle indique aujourd’hui une alliance extrémiste contre la démocratie libérale.
Les fondamentalistes
En Israël, les fondamentalistes juifs de droite dominent le gouvernement et dictent sa position sur la question palestinienne. Aux États-Unis, l’aile évangélique du Parti républicain exerce une forte emprise sur le mouvement conservateur et se confond également avec la tendance populiste du mouvement Make American Great Again (MAGA) de Trump. Quant aux pays arabes signataires des accords d’Abraham, ils prétendent soutenir une version modérée de l’islam, mais appliquent en réalité un fondamentalisme étatique. Ils rejettent la sécularisation au sens philosophique du terme, car ils monopolisent et réglementent la pratique de la foi musulmane dans la vie sociale.
Jusqu’à très récemment, c’est trois religions se considéraient comme rivales. L’antisémitisme chrétien et musulman ciblait la diaspora juive, tandis que les sionistes considéraient la plupart des chrétiens et des musulmans comme une menace pour leur rêve d’une patrie juive. Des termes comme « croisade » et « djihad » illustraient la manière dont chaque mouvement fondamentaliste percevait le « choc des civilisations ». Dans cette vision du monde, la religion était considérée comme le fondement de la culture, et même les personnes laïcisées étaient identifiées à leurs coreligionnaires de fait. La ligne de démarcation divisait le monde entre des sociétés tenues pour homogènes (chrétiennes, juives ou musulmanes).
Désormais, chaque faction religieuse ne répugne plus à se joindre à ses cousins abrahamiques éloignés contre ses frères et sœurs les plus proches mais laïques — juifs, chrétiens ou musulmans qui sont en désaccord avec leur théologie et critiquent leur politique. Aux États-Unis, les chrétiens évangéliques voient le libéralisme laïc comme une menace égale, voire supérieure, à toute autre religion concurrente. Les fondamentalistes chrétiens tentent de bâtir une coalition mondiale de conservateurs religieux issus de toutes confessions pour combattre l’ennemi athée. Ils s’allient aux populistes européens, s’appuient sur le nationalisme blanc, se méfient de toute politique de gauche et considèrent Vladimir Poutine comme un croisé chrétien.
Des acteurs politico-religieux radicalisés
Dans le même temps, les groupes juifs ultra-orthodoxes ont ébranlé la politique israélienne. Les tensions entre ces mouvements et les juifs sécularisés sont telles que les premiers ne considèrent même plus les seconds comme juifs. Ils ne se mobilisent plus pour défendre la diaspora contre l’antisémitisme, parce qu’une grande partie de cette diaspora s’est sécularisée ou rejette leurs opinions politiques et théologiques. Ainsi, cette aile fondamentaliste juive ne voit aucun problème à s’allier aux populistes occidentaux antisémites qui soutiennent également les nationalistes chrétiens blancs. Par exemple, Benyamin Nétanyahou a qualifié le premier ministre hongrois Viktor Orban de « véritable ami d’Israël », malgré ses attaques antisémites contre le milliardaire américain George Soros. Plus récemment, en mai 2023, une délégation du parti d’extrême droite Les Démocrates suédois, dont le programme appelle à l’interdiction de la circoncision, a effectué une tournée en Israël.
En Arabie saoudite, le prince héritier Mohamed Ben Salman a abandonné la posture traditionnelle saoudienne de promotion des idéaux wahhabites. Les autres gouvernements arabes ne défendent les positions religieuses du passé, qui étaient autrefois au centre de leurs revendications politiques sur la scène internationale. Ils ne font plus cause commune avec le sort des Palestiniens. Ils ne se pressent pas non plus pour défendre les musulmans victimes d’islamophobie en Occident ou les minorités musulmanes attaquées ailleurs, comme les Ouïghours en Chine.
Pour les fondamentalistes juifs de Tel-Aviv, l’ennemi est le courant dominant juif laïque qui cherche à freiner les pires excès de l’expansionnisme sioniste en Palestine ainsi que l’emprise ultra-orthodoxe sur l’État israélien. Les évangéliques américains détestent les libéraux partisans du cosmopolitisme et de l’inclusion politique, lesquels menaceraient de mondialiser une nation qui, selon eux, devrait rester radicalement dominée par les Blancs. Enfin, les États arabes craignent une mobilisation populaire en faveur de la dignité incarnée par les « printemps arabes » et toujours portée par un grand nombre de jeunes pour qui l’engagement politique doit se faire au nom de la tolérance et des droits humains.
Pour les trois groupes, les accords d’Abraham représentent une confortable union d’intérêts. Du côté israélien on peut procéder à l’annexion de la Palestine, tandis que les évangéliques américains peuvent consolider leur prétendue défense de la civilisation occidentale, et les régimes arabes peuvent renforcer leurs capacités militaires et leurs technologies de contrôle de la population. C’est cette coalition de radicaux religieux qui soutient les accords de normalisation.
Israël, le maillon faible
Or cet équilibre est en train de se rompre en Israël — le seul pays du Proche-Orient doté d’institutions libérales, mais exclusivement pour les juifs. Les mobilisations de masse récurrentes contre la politique autoritaire de Nétanyahou ont déclenché une crise politique, annonçant un nouveau cycle d’instabilité gouvernementale, avec la possibilité d’élections anticipées et de changement de leadership.
Les sionistes radicaux n’hésitent pas à s’en prendre aux chrétiens, comme à Jérusalem, avec la complicité des institutions judiciaires et policières du pays. Mais ils doivent également affronter une autre réalité : à l’extérieur, les chrétiens évangéliques considèrent Israël comme une simple étape sur la voie du retour du Messie et ne sont pas concernés par la pérennité d’un État juif. De même, les attaques répétées des sionistes radicaux contre la mosquée Al-Aqsa symbolisent non seulement la dépossession de la Palestine, mais une agression spirituelle contre la foi de tout le monde musulman et donc contre toute idée de coalition des religions. En ce sens, c’est tout le cadre régional créé par les accords d’Abraham qui risque de s’effondrer sous le poids de ses propres paradoxes.
Que signifie l’accord de défense signé entre le Pakistan et l’Arabie saoudite pour les équilibres au Moyen-Orient ?
Cette signature intervient quelques jours après l’attaque israélienne ayant visé le siège du Hamas situé à Doha, au Qatar, le 9 septembre.
Islamabad a déclaré que cet accord « reflète l’engagement commun des deux nations à renforcer leur sécurité et à instaurer la sécurité et la paix dans la région ».
L’attaque israélienne a provoqué une onde de choc dans le Golfe, alors que Donald Trump espère toujours étendre les accords d’Abraham à l’Arabie saoudite au cours de son deuxième mandat.
En signant un accord de défense avec le Pakistan, le royaume saoudien espère ainsi dissuader toute future attaque grâce au parapluie nucléaire de facto apporté par Islamabad.
Le ministre de la Défense pakistanais, Khawaja Muhammad Asif, a confirmé hier, jeudi 18, que les « capacités » atomiques du pays seraient « mises à disposition » de l’Arabie saoudite, conformément à l’accord, dont le contenu n’a pas été rendu public. Sans les nommer, le ministre de la Défense adjoint d’Islamabad a ajouté que « d’autres pays » de la région avaient exprimé une intention de conclure des accords similaires avec Islamabad.
L’administration Trump n’est plus perçue dans le Golfe comme un allié susceptible de dissuader de futures frappes israéliennes.
Plusieurs responsables israéliens avaient déclaré à Axios que la Maison-Blanche avait été informée en amont du lancement de l’attaque sur Doha du 9 septembre, ce que Trump a nié.
L’armée américaine dispose de plusieurs bases militaires au Moyen-Orient, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite et au Koweït.
Si le Pakistan entretient des relations étroites avec la Chine, notamment en matière militaire, Trump s’est considérablement rapproché du pays depuis son premier mandat.
Le président américain avait mentionné le Pakistan lors de son discours devant le Congrès en mars, remerciant son gouvernement pour avoir arrêté un haut dirigeant de l’État islamique soupçonné d’avoir planifié un attentat à la bombe à Kaboul en 2021, qui avait conduit à la mort de 13 soldats américains.
Seulement quelques semaines après l’opération Sindoor et les affrontements entre l’Inde et le Pakistan, Trump avait reçu à la Maison-Blanche le chef d’État-major de l’armée pakistanaise, Asim Munir — une réunion sans précédent dans l’histoire américaine.
En plus d’espérer la signature de contrats d’exploitation de pétrole et de minerais au Pakistan, l’entreprise de cryptomonnaies lancée par Trump et ses fils, World Liberty Financial, Inc., a signé en mai un accord avec le nouveau Pakistan Crypto Council, une structure gouvernementale créée en mars.
Islamabad a également officiellement soutenu la candidature de Trump pour le prix Nobel de la paix, qui sera décerné le 10 décembre.
Howard Zinn contre Donald Trump
https://www.auposte.fr/howard-zinn-contre-donald-trump-la-guerre-des-memoires-americaines/
À la 40ième minute Sylvie Laurent explique
Les États Unis sont en train de se dire qu’on est à la fin du libéralisme, c’est à dire un consentement entre les différentes forces politiques pour maintenir un capitalisme prospère en maintenant la société civile paisible par un petit peu de régulation, de redistribution, des bons salaires,… Les gens se disent qu’on est à une période de fin de régime et ont une espèce de nostalgie du libéralisme d’après guerre qui commence avec le New Deal.
Or, Zinn raconte que cette grande période de prospérité américaine, à laquelle Trump veut revenir quand il dit Make America Great Again, n’était pas si formidable que ça puisqu’il y avait ségrégation, des millions d’Américains étaient traités comme des sous-hommes et d’autre part si le libéralisme était si équilibré entre capital et travail, c’est parce que les mouvements sociaux ont fait en sorte que le New Deal devienne cette espèce de force progressiste. Il dit que c’est la première fois que les syndicats organisent la dé-ségrégation raciale et que les noirs commencent à voter démocrate. Il faut savoir que Roosevelt est menacé par un syndicaliste de voir arriver 4 millions de noirs sur la place de Washington, s’il n’organise immédiatement la dé-ségrégation des industries militaires. C’est à ce moment que Roosevelt et des dirigeants syndicaux comprennent qu’une grande partie du prolétariat noir est constitué par des travailleurs des usines et qu’il faut les syndiquer. Ce sont les mouvements sociaux, le peuple organisé dans la rue en tant que force politique qui fait ce changement politique à l’échelle des institutions et des partis politiques. C’est ce qui fait la différence entre un gouvernement démocrate de centre gauche et un vrai front populaire comme en 1936
Il faut quand même se rappeler que ce qui fait le succès du New Deal, c’est l’entrée en guerre et le passage à une économie de guerre qui a permis d’assurer la sortie de la crise et la pré-éminence des États Unis qui ne deviennent super puissance que parce qu’ils ont produit le matériel de guerre nécessaire et qu’ils ont gagné la guerre.