article de Mona Cholet sur la Méridienne, reproduit par blast. Il reprend des analyses de Roamric Godin
Pourquoi la montée de l’extrême droite
Il s’agit de citoyens commandés par des citoyens actifs qui expriment leur désarroi et ne sont pas écoutés. Ce sont des citoyens de seconde zone, passifs, qui ne se sentent pas concernés par la chose politique, se sentent méprisés, mis de côté, non écoutés dans leur détresse sociale, dans leur identité politique fortement remise en cause par le jeu d’un multiculturalisme, un cosmopolitisme qui définit ce qu’est être Français. Leur question est « qui sommes-nous », « comment pouvons-nous être gouvernés ».
Face à ce désarroi, face à une droite républicaine conservatrice, il manque une gauche qui assume de construire un horizon d’idéal, de progrès, d’inclusion qu’elle semble avoir perdu aujourd’hui et qui abandonne l’aspect social.
Chronologie 1939-1945
Partout en France, en Italie, en Espagne et en Allemagne, après les horreurs de la 1ère guerre mondiale, les ravages sociaux causés par la crise de 1929, le creusement abyssal des inégalités, les scandales, les affaires de corruption qui éclaboussent la classe politique depuis des années ont plongé la société dans le désarroi. La démocratie a trahi ses promesses d’égalité, de justice et de fraternité. Les connivences entre la grande bourgeoisie, le monde de la finance et une partie des représentants du peuple s’étalent avec une indécense qui n’amuse personne. Pain béni pour les démagogues et pourfendeurs du « tous pourris ». Le peuple cherche son salut dans les vieux mythes nationaux réactivés par cette France antiparlementaire et contre-révolutionnaire qui se sent soudain pousser des ailes. EnAllemagne, le parti national-socialiste a triomphé en promettant de régénérer le peuple en le purifiant de ses germes étrangers.
2 octobre 1935 l’Italie envahit l’Éthiopie sans réaction de la Société des Nations
13 février 1936 enterrement de l’académicien et historien Jacques Bainville, figure de l’Action française, proche de Charles Maurras dont le bras armé, les Camelots du roi envahissent les rues alentour. Ils bloquent la voiture de Léon Blum qui sort de l’Assemblée Nationale et l’un d’eux plante son épée dans le siège arrière de la voiture, visant Léon Blum qui en réchappe.
7 juin 1936 les accords de Matignon signés par Max Dormoy annoncent les congés pays, la semaine de 40 heures, le droit syndical dans les entreprises et les conventions collectives.
18 juin 1936 interdiction des ligues appelant à l’insurrection armée, dont Croix de Feu.
1936 création de la Cagoule, association de défense contre le communisme, financée par Mussolini, Franco, Michelin et Schueller, père de Bettencourt, la Cagoule prépare un coup d’État.
12 mars 1938 Annexion de l’Autriche suivie d’un plébiscite qui souhaite l’annexion à l’Allemagne à 99% des votants. C’est l’Anschluss.
16 mars 1937 Après l’attentat à la bombe en gare de Pantin, fusillade à Clichy tuant 5 militants antifascistes, attentat à la bombe des sièges du patronat français par la Cagoule.
5 avril 1938 des députés réunis en séance à l’Assemblée Nationale criant » À bas les juifs » visent Blum et Max Dormoy.
29-30 septembre 1938 Les accords de Munich permettent à l’Allemagne d’annexer les régions tchécoslovaques peuplées d’Allemands ethniques.
9 novembre 1938 le pogrom de la nuit de Cristal suit l’assassinat de l’ambassadeur d’Allemagne en France par Herschel Grynszpan, juif polonais d’origine allemande de 17 ans en criant « au nom des douze mille juifs persécutés ».
6 décembre 1938 Invité par le ministre des affaires étrangères français, Ribbentrop, signe une déclaration selon laquelle, les deux pays s’engageaient à se concerter en cas de nouvelle crise européenne (page 304 les francs maçons sous l’occupation). Juifs, jean Zay et Georges Mandel ne sont pas invités en son honneur au dîner.
mars 1939 envahissement de la Tchécoslovaquie alliée de la France sous prétexte de protéger les minorités allemandes.
23 août 1939 à Moscou, Joachim von Ribbentrop et Viatcheslav Molotov signent un pacte de non agression entre l’Allemagne et l’Union Soviétique en présence de Joseph Staline. Un protocole secret de ce pacte délimitait des zones d’influence conduisant à l’annexion de la Pologne, la Finlande, les pays baltes et la Moldavie historique.
1er septembre 1939 envahissement de la Pologne alliée de la France
3 septembre 1939 déclaration de guerre par la France et l’Angleterre
10 mai attaque allemande
17 juin démission du gouvernement réfugié à Bordeaux, avènement de Pétain.
22 juin 1940 Pétain signe l’armistice
10 juillet 1940 vote des pleins pouvoirs à Pétain pour l’écriture d’une nouvelle constitution.
21 juillet 1940 Hitler demande à son état major de préparer un plan d’invasion de l’Union Soviétique avant que l’armée rouge ait fini de se moderniser. Le délai nécessaire à l’anéantissement de l’Union Soviétique est fixé à 4 mois. Dans Mein Kampf, Hitler fait l’amalgame entre la figure du juif et du bolchevik. Cette propagande touche officiers et soldats qui endurent défaites et retraites à partir de 1943, sans cesser de se battre.
22 juin 1941 l’opération Barbarossa est le nom de code de l’invasion de la Russie par l’Allemagne. Les forces allemandes possèdent une supériorité initiale : mieux organisées, mieux commandées, elles disposent de l’effet de surprise.
Janvier-février 1942, c’est l’échec de l’Allemagne devant Moscou.
28 juin 1942 l’Allemagne lance sa 2ième grande offensive qui vise les champs de pétrole du Causase vers Stalingrad.
12 juillet 1941 signature de l’accord anglo-russe à ne pas conclure de paix séparée avec l’Allemagne.
Fin novembre 1942 contre offensive russe à Stalingrad
31 janvier – 2 février 1943 reddition des forces allemandes à Stalingrad.
5 juillet 1943 lancement de la bataille de Koursk
23 août 1943 échec de l’Allemagne grâce à une défense bien organisée : 3 lignes de défense, enterrement de blindés et malgré la mort de 6 russes pour 1 Allemand devant Koursk.
9-19 octobre 1944 la conférence de Moscou réunit Staline et Churchill pour préparer le partage de l’Europe qui sera discuté à Yalta et accepter le retour de tous les citoyens soviétiques capturés ou enrôlés par l’armée allemande bien que le code militaire soviétique assimilait à une trahison le fait de s’être rendu ou d’avoir été capturé par l’ennemi et que les « coupables » étaient envoyés au goulag.
22-26 novembre 1943 la conférence du Caire réunit Tchang, Roosevelt et Churchill. Staline refusa d’y participer du fait du pacte de non agression signé avec le Japon. Il est décidé de contraindre le Japon à la reddition sans condition, restituer tous les territoires chinois, la déposséder des îles du Pacifique occupées depuis 1914.
28 novembre-1er décembre 1943 la conférence de Téhéran réunit Roosevelt Churchill et Staline. Il est décidé d’un débarquement en Normandie en juin 1944, du démembrement de l’Allemagne, du partage de l’Europe en zones d’influence. Le projet d’une offensive britannique en Méditerranée est rejeté.
31 janvier-2 février les États Unis et l’Angleterre préparent un front uni à Yalta face à Staline concernant la planification de la campagne finale contre les troupes allemande et japonaise.
4-11 février 1945 À la conférence de Yalta, Churchill, Roosevelt et Staline
8 mai 1945 capitulation de l’Allemagne en Europe
29 mai bombardement de Yokohama
16 juillet juillet 1945 essai d’une bombe atomique expérimentale dans le Nouveau Mexique.
21 juillet Truman donne l’ordre de largage de bombe « spéciale » sur le Japon.
24 juillet l’ordre est relayé par le secrétaire à la guerre
25 juillet un ordre secret est envoyé au commandement de combat de l’armée de l’air américaine autorisant le largage de la bombe après le 3 août, « dès que le temps le permettra » sur Hiroshima, Kokura, Niigata ou Nagasaki. L’ordre n’évoque pas la nature de l’explosif, se contentant de mentionner une bombe spéciale. Ce sera le seul ordre écrit. Seules quelques personnes étaient au courant des ordres donnés par le président Truman.
26 juillet, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine demandent la capitulation du Japon sans conditions. C’est la déclaration de Postdam. L’empereur et le cabinet insistèrent pour obtenir une reddition conditionnelle, alors que le gouvernement menait des négociations parallèles avec l’Union soviétique. Parmi ces conditions se trouvaient le désarmement des troupes par les autorités japonaises, le jugement des criminels par les autorités japonaises, l’absence de forces d’occupation sur le sol japonais et la préservation du régime impérial et de l’Empereur.
28 juillet le gouvernement japonais annonce son intention de rejeter les demandes alliées. Le terme est compris par les États-Unis comme un refus catégorique de toute reddition.
31 juillet Dans l’attente d’une issue aux négociations menées avec les Soviétiques, l’empereur ordonne au garde du sceau impérial Kôichi Kido de prendre les mesures pour défendre « à tout prix » les insignes impériaux.
2 août l’empereur et le 1er ministre demandent à l’Union Soviétique d’accepter une mission de paix. L’ambassadeur en place à Moscou leur recommande d’accepter l’ultimatum de Postdam.
6 août 1945 bombardement de Hiroshima
7 août l’empereur interroge son ambassadeur à Moscou sur les intentions de l’Union Soviétique.
8 août invasion de la Mandchourie par l’Union Soviétique
9 août 1945 bombardement de Nagasaki
10 août reddition de l’armée japonaise de Guandong
2 septembre 1945 capitulation du Japon
Les causes de la montée du RN
La gauche – électorat ouvrier novembre 2024
Terra Nova estimait (le monde diplomatique décembre 2024) qu’un nouveau bloc constitué de femmes, de jeunes, de diplômés, des minorités et quartiers populaires permette aux sociaux-démocrates européens de surmonter la désaffection de leur électorat populaire.
Élection de Trump
Kamala Harris a perdu les élections alors qu’elle paraissait incarner la « nouvelle Amérique », que son parti était uni derrière elle, qu’elle avait des sommes d’argent colossales et des médias séduits. De plus, elle ne fit pas d’erreur majeure et surclassa Trump lors de l’unique débat télévisé qui les opposa.
Malgré ses injures, ses procès, ses condamnations et son implication dans l’insurrection du Capitole, c’est une fraction significative des jeunes, des Hispaniques et des Noirs qui ont basculé en sa faveur. Tandis que Kamala Harris n’a amélioré son score qu’auprès des hommes blancs titulaires de revenus supérieurs à 100 000 dollars par an. Malgré son sexe et une campagne mettant en avant le thème de l’avortement libre, elle a moins mobilisé l’électorat féminin, y compris âgé de 18 à 29 ans que Biden 4 ans plus tôt alors que Trump a obtenu un nombre inattendu de votes noirs et surtout hispaniques et qu’une fraction appréciable de l’électorat populaire vote à droite en raison de ses croyances religieuses, son histoire familiale, sa socialisation locale, etc… Les hispaniques redoutent une forte augmentation des prix, d’être entraînés dans une guerre et s’oppose à une politique libérale de l’immigration.
L’électorat de Trump se défie de l’État, des médias, des avocats et des élus.
Ce qui a nourri et nourrira le RN
Terrorisme
P.106 Que des millions de personnes se trouvent sous l’emprise du désespoir et qu’un grand nombre d’entre elles en vienne à adopter des attitudes suicidaires, cela ne s’est jamais vu dans l’Histoire, et nous n’avons pas pris toute la mesure de ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux dans l’ensemble du monde arabo-musulman comme dans tous les pays où vivent des diasporas.
Le naufrage des civilisations Amin Maalouf
P.19 Tandis que l’utopie communiste sombre dans les abysses, le triomphe du capitalisme s’accompagne d’un déchaînement obscène des inégalités. Ce qui a peut-être économiquement sa raison d’être. Mais, sur le plan humain, sur le plan éthique et sans doute aussi sur le plan politique, c’est indéniablement un naufrage.
La République par Jean-Fabien Spitz
La république est un régime dans lequel la liberté et l’indépendance de chacun seraient garanties par des lois auxquelles les gouvernants seraient tenus de se plier, ainsi que par des droits conférés de manière égale à tous les citoyens et qu’aucune volonté majoritaire ne saurait franchir. Cela désigne ce que nous appelons aujourd’hui l’État de droit, dont la fonction est de protéger chacun contre l’exposition à un pouvoir arbitraire. L’indépendance financière est nécessaire pour éviter que l’esclave ne soit contraint à se louer à son ancien maître.
Or, les conditions modernes exposent une grande partie des salariés à des conditions de plus en plus précaires et donc à un recul de leur indépendance. C’est pourquoi la République est devenue « sociale », exigeant qu’une partie de la propriété soit socialisée sous la forme de services publics accessibles à tous indépendamment de leur capacité à les payer (éducation, santé, régimes de retraite) et de droits sociaux destinés à mieux protéger les exclus de la propriété contre la domination, en particulier à l’intérieur de l’entreprise.
L’article 1er de la Constitution de 1958 reconnaît cette dimension sociale de la République mais, depuis les années 1980, les partisans des politiques qui ont cherché à ébranler ces mécanismes de solidarité et de distribution plus égale de la richesse créée par tous sont donc des républicains en paroles mais des ennemis de la République dans les faits.
En défendant un régime politique exclusivement centré sur des droits civils au dépens des droits sociaux, on a créé une animosité croissante chez tous ceux qui voient que l’égalité des droits civils ne leur assure pas l’existence indépendante à laquelle ils ont droit et on a favorisé l’essor de l’extrême droite.
En proposant de rompre avec l’égalité des droits de tous les membres de la société qui vivent sur le sol de la République, d’instaurer une préférence nationale dans l’accès aux services sociaux et aux allocations, de supprimer le droit du sol, d’exclure systématiquement les binationaux de certains emplois, le Rassemblement national rompt avec le projet républicain.
Dans les milieux où on vote RN, « la gauche est invisible »
Macron
Emmanuel Macron affirmait que Philippe Pétain fut « un grand soldat », souhaitait commémorer la naissance de Charles Maurras, défenseur de l’antisémitisme d’État. https://orientxxi.info/magazine/antisemitisme-l-extreme-droite-blanchie-par-son-soutien-a-israel,6952
Israel
De l’Autriche à la Pologne, Nétanyahou ne compte plus ses alliés d’extrême droite, néofascistes, souvent négationnistes, voire nostalgiques du IIIe Reich.
L’universitaire israélien Benjamin Beit-Hallahmi écrivait « On peut détester les juifs et aimer les Israéliens, parce que, quelque part, les Israéliens ne sont pas juifs. Les Israéliens sont des colons et des combattants, comme les Afrikaners »
Le journaliste Amir Tibon de Haaretz raconte à quel point cette alliance « est une priorité des forces religieuses de droite en Israël, qui proposent aux nationalistes européens un marché : Israël vous donnera un sceau d’approbation (certains l’ont cyniquement décrit comme un « certificat casher »), et en retour vous soutiendrez les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée ».
De même, Nétanyahou ferme les yeux sur l’entourage antisémite de Donald Trump, sur l’idéologie des fondamentalistes chrétiens — le lobby pro-israélien le plus puissant à Washington qui le soutient, ou quand il reçoit le patron de X (ex-Twitter) Elon Musk à Jérusalem, quelques jours après avoir cautionné un tweet antisémite de ce dernier.
Que vote l’extrême droite au parlement européen
L’analyse des votes montre clairement la radicalité des positions antisociales d’un parti qui prétend à longueur de discours défendre « le peuple contre les élites ». Sans surprise, le parti de Jordan Bardella s’oppose également aux droits des femmes et à la protection de l’indépendance des médias.
Le Pen : comment la déconstruire
Dans la tête de Vladimir Poutine de Michel ELtchaninonff
Attac Dossier : L’évolution des rapports géopolitiques dans le monde
Giorgia Meloni 1 an après
Normalisation des relations avec l’Europe notamment justifiée par le budget européen destiné à l’Italie
Creusé le budget de l’État pour aider les populations face à l’inflation et diminution des impôts.
N’arrive pas à gérer l’immigration, mais fait avaler la pilule.
Gouvernement sans l’aval du parlement
Mesures très dures contre les familles LGBT
Entourage et discours révisionniste
Régimes totalitaires
- Réprimer les opposants
- qualifier les ONG d’agents de l’étranger
- limiter le droit à manifester
- limiter la liberté d’expression
- supprimer les droits de minorités : races, homosexuels, migrants
- Religion versus perte des valeurs : égoïsme. Theocentrisme opposé à l’anthropocentrisme occidental
- Apathie morale, égoïsme général
- Identité orthodoxe et nationalisme, individualisme
- Travail famille patrie. Patriotisme, individu, rapport à la nature, opposés au modernisme occidental.
- Empêcher la démocratie
- Attachement à la tradition
- Malgré oppression idéologique, double langage, censure,grandes difficultés pour voyager, absence de liberté, répressions, camps, hôpitaux psychiatriques pour les dissidents , la vie soviétique a été idéalisée par une partie de la population.